TAG Heuer Carrera Calibre 18 Automatic Chronograph
TAG Heuer Carrera Calibre 18 Telemeter en test
Je ne vais pas prétendre tout savoir des chronographes vintage Heuer et vous proposer un grand hommage car, en tout honnêteté, je ne connais pas grand-chose de TAG Heuer et de son héritage. Dés lors ceci est essentiellement une revue par un amoureux des montres qui apprécie le style rétro et qui ne connais rien ni ne se soucie de la précision de cette réédition.
Par Amr Sindi
Expert alias the Horophile
Comme je l'ai déjà précisé, je n'ai jamais vraiment été un grand fan de TAG Heuer. Je ne me suis même jamais arrêté à leur stand à Baselworld et je n'ai pas non plus cherché à voir leurs créations chez leurs détaillants. Cette maison ne m'a jamais fait vibrer et la pléthore d'ambassadeurs employés ne m'a certainement pas encouragé à en savoir plus. Je n’ai pas de vue négative sur leur segment de marché ou leur approche marketing, c'est simplement que j'ai tendance à éviter toute chose afférente au courant dominant.
Et puis un jour, vers la fin de l'été, lors d’un déjeuner avec Marco Gabella de Watchonista, nous avons fait l'usuel échange de nos montres. J'aurais juré voir un obscur chronographe vintage de Heuer avec les tons chaleureux du cadran argenté, le crystal… J'ai alors réalisé que le boîtier était trop propre et que les cornes était bien trop aiguisées pour que la pièce soit vintage.
Souvenez-vous que les seules choses que j'aie vues et entendues à propos de TAG Heuer depuis un an environ étaient « Don't Crack Under Pressure », leur chronographe d'entrée de gamme, et leur montre connectée récemment dévoilée. La découverte de la Heuer Carrera Calibre 18 Télémètre en fut des plus rafraichissantes.
La première chose attirant mon regard est le cadran. On croise souvent des cadrans argentés soleil mais celui du Calibre 18 dégage une tonalité chaleureuse, donnant l'impression qu'il a lentement vieilli au cours de quelques décennies. J'apprécie particulièrement le niveau de profondeur et de volume pour une pièce par ailleurs si sobre. On notera que le cadran se plie sur les contours, contrastant avec un anneau de rehaut anthracite surmonté d’une échelle télémétrique. Les grands registres anthracite du chronographe sont enfoncés avec une finition azurée inclinée sur les bords.
J'aurai préféré que la montre ne soit pas dotée d'un guichet, non pas que l'original n'en ait pas été doté, mais pour la simple raison que je n'aime pas les fonctions de quantième non-perpétuelles.
Le verre saphir, ou Glassbox dans la terminologie TAG Heuer, est un crystal bombé qui ne diffère que légèrement des verres Plexiglas des montres des années 60 et 70. C’est une des caractéristiques les plus intéressantes de la montre. Nombre d'amateurs ne réalisent pas que les éléments saphir demeurent parmi les composants les plus chers d'une montre, et plus la forme et les angles sont complexes, plus sa production est onéreuse. Je trouve également intéressant que la tonalité bleue générée par le traitement anti-reflet n'est pas aussi prononcée que sur d'autres montres, même si le verre est ainsi traité sur les deux faces; c’en est même dur à croire que c'est vraiment un verre saphir ! Le boitier en acier mesure 39mm de diamètre mais semble plus petit de par ses proportions et son cadran arrondi. On notera également que la lunette est presque invisible car elle est couverte avec Glassbox.
Le seul hic avec le Carrera Calibre 18 est que je ne sais pas quelle audience vise TAG Heuer. À CHF 5'900, ça reste cher pour un chronographe TAG Heuer par ailleurs basique. Et même si le look vintage est très à la mode aujourd'hui, je ne crois pas que cette montre soit destinée aux acheteurs de montres simples d'un marché plus ouvert.
En somme, je dirai que c'est l'une des meilleures pièces rétro de l'année et certainement la première montre Heuer moderne qui m'ait vraiment séduite. Ce n'est pas un composant particulier ou des éléments de design qui la rendent si attirante mais plutôt un mélange de subtilités peu communes que seul l'œil averti peut apprécier à sa juste valeur.
Photos par Amr Sindi de The Horophile
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